Comment se rendre à Xinjiang?
Un visa chinois permet de se rendre au Xinjiang.
La manière la plus simple est d'atterrir à Urumqi, la capitale régionale, desservie depuis Pékin, mais également depuis le Kazakhstan et le Kirghizstan. Le passage en train depuis le Kazakhstan est tout aussi aisé, via la ligne directe Almaty-Urumqi. Compter une trentaine d'heures de trajet, dont une grande partie passée à la frontière pour les formalités douanières et le changement des roues de wagons.
La « voie royale », celle qui permet d'arriver directement à Kachgar en suivant la route de la soie est plus complexe à emprunter. Il existe deux passes entre le Kirghizstan et la Chine : Torugart et Irkhestam. Seule la première est autorisée aux touristes, mais il faut pour cela payer le prix fort. Arrivé à la frontière, dans un sens ou dans l'autre, le visa doit être obtenu à l'avance, et le transport à l'intérieur du pays assuré. Autant dire que les 4x4 sont nombreux à attendre les touristes de part et d'autre de la frontière.
Le calcul pour emprunter les transports locaux doit être savant : le Xinjiang est à l'heure de Beijing, c'est-à-dire trois heures plus tard que le Kirghizstan. Il faut donc jongler avec les horaires d'ouverture des deux frontières et se préparer à une longue attente pour trouver un bus, en particulier dans le sens Chine-Kirghizstan. De nombreux opérateurs tant en Chine qu'au Kirghizstan organisent ce trip spécialement pour les touristes occidentaux. Mais entre les formalités et le transport en 4x4, il faut compter environ 150 US$ pour aller de Naryn à la frontière sino-kirghize, et encore 250 US$ pour aller de la frontière jusqu'à Kachgar. Si tous vos papiers sont en règle et que vous commencez la journée suffisamment tôt, en réussissant à emprunter uniquement les transports locaux et en traversant le no man's land à pied ou minibus, le tarif peut être divisé par dix. La passe de Torugart est officiellement réservée aux locaux et au transport de marchandises. Un bus part de Naryn pour Kachgar tous les jours, et le trajet ne coûte que 50 US$. Mais évidemment, si vous tombez sur un douanier tatillon, vous avez de grandes chances de vous faire refouler à la frontière. Ces deux passes sont régulièrement entretenues, mais les routes sont tout de même en très mauvais état et en grande partie situées à des altitudes dépassant les 3 000 m. Il est primordial de s'informer sur l'ouverture des routes entre avril et novembre, lorsque la neige tombe sur les sommets.
Visas, formalités Vous pouvez faire prolonger un visa chinois à Urumqi, mais la capitale du Xinjiang ne compte aucun consulat ou ambassade. Toute demande de visa de dernière minute suppose un retour à Pékin. Côtés banque, vous trouverez de nombreuses agences de la Bank of China à Urumqi pour changer des travellers et retirer des dollars ou RMB. Prévoyez suffisamment de cash pour le reste du périple. Sur le flanc sud du désert : Hotan est la dernière oasis où vous pourrez trouver une banque ! Si vous faites un périple sur la route de la soie : tâchez d'obtenir votre visa à Tachkent, en Ouzbékistan, plutôt qu'à Bichkek au Kirghizstan Le personnel de l'ambassade y est bien plus sympathique et les délais beaucoup plus raisonnables.
Formalités et vaccins Le vaccin DTP et celui des hépatites sont recommandés. Faites-vous impérativement vacciner contre la rage si vous prévoyez une randonnée hors des sentiers battus. Le vaccin vous donnera le temps nécessaire pour rejoindre un centre antirabique correctement équipé. Aucun traitement anti-paludéen ne semble nécessaire.
Climat Le climat est extrêmement continental. Le désert du Takla-Makan est une fournaise en été, et l'on gèle littéralement sur place à Urumqi en hiver, où les températures descendent à moins de 25 °C sous zéro. Turpan, qui détient le record de ville la plus basse en Chine conserve un peu plus de chaleur lors des longs mois d'hiver. Même en été, n'oubliez pas que vous êtes en pays musulman : prévoyez des habits à manches longues et, pour les femmes, un foulard. Les meilleures saisons pour se rendre au Xinjiang sont le printemps ou l'automne.
Population et langues Le Xinjiang, ou Turkestan chinois, est la plus vaste région de Chine (1 600 000 km2), mais elle est peuplée d'à peine 20 millions d'habitants, dont la moitié sont des Ouïghours. Pékin poursuit depuis des années une politique d'émigration massive de Chinois Han pour réduire la proportion de Ouïghours et les éventuelles visées séparatistes. Les tensions restent vives entre les deux populations et les villes ont souvent des quartiers très différents. La langue ouïghour est proche du turc et des autres dialectes d'Asie centrale comme l'ouzbek, le kazakh ou le kirghize. Beaucoup de Ouïghours parlent un peu de chinois, mais l'inverse est plus rare. Les Ouïghours sont musulmans sunnites, de plus en plus pratiquants au fur et à mesure que l'on descend vers le Sud.
Agences touristiques Inutile de trop compter sur CITS et son bureau à Urumqi. À l'heure actuelle, il n'existe pas de tour opérateur spécialisé sur la région. À Turfan, l'équipe de l'hôtel Jiaotong, juste à côté de la gare routière, organise d'intéressants circuits autour de la ville. Les hôtels sont également la meilleure solution pour les visites autour de Kachgar. Ensuite, comptez principalement sur vous.
Transports locaux Une seule ligne de train entre Urumqi et Kachgar. Les bus sont très inégaux en confort, et de plus en plus délabrés au fur et à mesure que vous allez vers le Sud. À partir de Hotan, les seuls bus modernes sont ceux qui assurent la liaison avec Urumqi à travers le Takla-Makan.
Se loger Nombreux hôtels à Urumqi pour tous les budgets. Kachgar et Turpan sont également bien équipés en infrastructures hôtelières. Faites votre choix dès l'arrivée à la gare parmi tous les rabatteurs qui viennent vous solliciter. L'hébergement devient un peu plus complexe du côté de Yarkand et Hotan, où les hôtels n'acceptent pas toujours les étrangers. De petites guesthouses, généralement réservées aux locaux et situées juste à proximité des gares, peuvent cependant vous ouvrir leurs portes. Le tarif est aussi bas que le confort est spartiate. Dans les plus petits villages, vous pouvez sans trop de problème compter sur l'hospitalité des Ouïghours, toujours friands de rencontres. Si vous empruntez les transports locaux, il y a même de fortes chances pour que l'on vous invite directement. Prévoyez de voyager avec des photos de chez vous, et des petits souvenirs à laisser en cadeau à vos hôtes. Le camping est possible à condition de demander l'autorisation au préalable si vous vous trouvez dans une zone habitée. La restauration est variée à Urumqi : depuis les gargotes jusqu'aux menus plus occidentaux. Dans le reste de la région, on mange le plus souvent au bord de la route, dans des petites cantines. Les Han présents dans le Xinjiang viennent de nombreuses parties de la Chine et ont apporté avec eux leurs spécialités, ce qui augmente le choix possible. Mais les raviolis restent toutefois la dominante. Les spécialités ouïghours sont souvent à base de nouilles, cuisinées avec du fenouil, de la viande de mouton sautée et des épices.
À voir, à faire - Les ruines de Jiaohe à Turpan. - Une excursion aux Flaming Mountains, dans les environs de Turfan. - Le bazar de Kachgar. - Un trek vers les campements nomades de Tashkurgan, dans les hautes montagnes au sud de Kachgar (bonne forme physique exigée). - Le bazar du dimanche à Hotan, pour le plus beau jade de Chine. - Une promenade dans le gigantesque cimetière de Yarkand. - Aller marcher sur les traces de Sven Hedin dans le Takla-Makan, à la découverte des cités enfouies sous les sables. - Trinquer avec des Chinois autour d'une bouteille de baijiu pour consommateurs avertis !