Fête des bateaux-dragons

La fête des bateaux-dragons ou duān wǔ jié (端午 est une fête traditionnelle marquant 'entrée dans les chaleurs de l'été et la saison des épidémies. Elle a lieu le cinquième jour du cinquième mois lunaire, fin mai ou début juin dans le calendrier grégorien (date mobile, cette année : le 19 juin). Les nombreuses pratiques qui y sont associées ont pour but de conjurer les démons des maladies.

L'origine de cette fête a plusieurs versions, par exemple, la Légende du serpent blanc, relatant l'histoire d'un serpent ayant pris forme humaine pour épouser un jeune homme, est également associée à cette fête car les événements les plus dramatiques du récit se déroulent ce jour-là. Des spectacles inspirés de cette légende sont souvent joués le cinquième jour du cinquième mois

Mais parmi lesquelles, honorer la mémoire de Qu Yuan est la plus reprise. Qu Yuan fut ministre du royaume de Chu pendant la période des Printemps et Automnes (770-476 av. J.-C.). Il fut aussi un grand poète patriote. En effet, face à la pression du royaume puissant de Qin, Il proposa de faire prospérer le pays et de renforcer les forces militaires afin de résister à la menace de ce royaume. Mais sa proposition subit l'opposition des aristocrates ayant à leur tête Zi Lan. Par conséquent, Qu Yuan fut destitué de ses fonctions et expulsé de la capitale par le roi. En exil, il composa plusieurs poèmes illustrant ses sentiments inquiets sur le sort de la nation et du peuple : entre autres Li Sao (Nostalgie), Tian Wen (Interrogation posée au Ciel) et Jiu Ge (Chants aux sacrifiés). Ces poèmes sont immortels et ont une influence profonde. En 278 av. J.-C., l'armée du royaume de Qin s'empara de la capitale de Chu. Après avoir appris cette nouvelle, Qu Yan écrivit son dernier poème Huai Sha (Regretter Changsha) et se suicida le 5 du 5e mois lunaire en se jetant dans le fleuve Miluo. Selon la légende, après la mort de Qu Yuan, les gens du peuple de Chu affluèrent au bord du fleuve pour lui rendre un dernier hommage et les pêcheurs conduisant leurs bateaux firent des va-et-vient dans le fleuve pour chercher sa dépouille mortelle, mais sans résultat. Pour éviter qu'il fut mangé par les poissons, on jeta alors des boulettes de riz gluant et des œufs dans le fleuve. Un vieux médecin y versa même du vin de riz pour soûler les animaux aquatiques. Dès lors, la course de bateaux-dragon, les boulettes de riz gluant et le vin de riz sont devenus des us et coutumes populaires en Chine.

Parmis celles encore pratiquées de nos jours :

la consommation prophylactique de vin soufré (xióng huáng jiǔ, en perte de faveur de nos jours car on a pris conscience qu"il faisait peut-être autant de victimes que les maladies infectieuses qu"il devait éviter

la confection de petits sachets de tissu (xiāng bāo 香包) remplis d"une poudre censée protéger contre les maladies l"enfant qui le porte au cou

la décoration de la porte d"entrée avec des herbes protectrices (chāng pú, 菖蒲, et armoise, ài cǎo, 艾草) et l"effigie d"un dieu pourfendeur de démons, zhōng kuí (钟馗)