Au sud-ouest de Suzhou se trouve un ancien mur de la ville. Il s'agit de la porte Panmen, construite il y a plus de 2 500 ans. C´est la porte antique la mieux conservée en Chine. Avec le mur de ville, elle défend, comme une garde, l'ancienne ville de Suzhou.
Le Grand Canal Beijing-Hangzhou fait une grande boucle autour de cette belle ville. Avec une superficie de 36 000 hectares, le lac Taihu alimente la ville de Suzhou en eau de manière inépuisable. La jonction du Grand Canal et du lac Taihu a inspiré le premier ministre Wu Zixu, du Royaume Wu, il y a 2500 ans.
Wu Zixu a été chargé de planifier la construction d'une grande ville. Il a fait drainer les cours d' eau entourant Suzhou et bâti huit portes, dont Panmen, permettant ainsi le transport fluvial et terrestre.
Entre la double porte terrestre de Panmen, une petite porte mène à un lieu où l´on peut cacher quelques centaines de soldats. La double porte fluviale est, quant-à elle, reliée au cours d'eau à l'intérieur et au Grand Canal à l'extérieur.
C'est ici que Wu Zixu a bâti la ville. Pour Suzhou, l'eau était une question vitale. Dans la ville, il manquait de larges rues car les ruelles étaient très étroites. Mais l'économie s'est bien développée, grâce au transport fluvial.
Pour Wu Zixu, la fondation de la ville avait pour but de se défendre contre l'ennemi. Il n'aurait jamais pensé qu'elle apporterait à Suzhou tout un développement économique et culturel et que la ville vivrait toujours dans la prospérité après plus de 2 000 ans.
Le Musée desstè les sculptées de Suzhou conserve un gros plan de la ville, gravé sur une stèle en 1229. Ce plan note que la longueur des cours d'eau de Suzhou totalisait 82 km, surmontés de 359 ponts. Ces cours d'eau servaient à la conduite et au drainage de l'eau, au transport et à la défense, formant un réseau intense de communication avec l'extérieur de la ville.
C'est sur une base scientifique que Wu Zixu a bâti la ville de Suzhou. Surtout pour ce qui est du traitement des eaux. Dans l'antiquité, la lutte contre les inondations était importante. Comme Suzhou se trouvait alors sur un marécage, elle était sujette à la fois aux inondations et à la sécheresse. Mais les portes fluviale et terrestre assuraient la prospérité et le développement de son économie.
Dans l'ancienne ville, la plupart des habitations ont été bâties au bord des cours d'eau. La porte de devant donne sur la rue, celle de derrière sur un cours d'eau. Ce qui facilite de près la sortie. L'eau fournit aux habitants la source de la vie, en même temps, elle leur apporte le bonheur de vivre.
Là où il y a cours d'eau, il y a ponts. Personne ne peut dire combien il y a de ponts à Suzhou. Le grand poète de la dynastie des Tang, Bai Juyi, s'est ainsi extasié dans ses vers :
Les rivières coulent aux quatre coins de Suzhou,
390 ponts se parsèment à Suzhou. Voici une stèle sur laquelle ont été gravées, selon les dires, les règles les plus anciennes sur la protection de la qualité des eaux. Sous les dynasties des Ming et des Qing, la teinture et le tissage se sont rapidement développés à Suzhou, mais les eaux ont été aussi vite polluées. Pour y parer, 108 sages de la région ont demandé au gouvernement d´interdire la pollution. En 1737, le gouvernement préfectoral de la ville a rendu public un communiqué en la matière, dont le texte a été gravé sur cette stèle, dressée au bord d´un cours d'eau.
Durant plus de 2 000 ans, l'ancienne ville est devenue un immense réseau d'eau, qui s'étend du lac Taihu au Grand Canal et du Grand Canal aux petits cours d'eau à travers la ville, apportant ainsi une pleine vitalité à Suzhou. C'est grâce à ses eaux que Suzhou est qualifiée de ville « splendide » au sud de la rivière Changjiang. En visite à Suzhou, le poète des Tang, Du Xunhe, a laissé libre cours à son inspiration. Ainsi a-t-il écrit :
Au sud du fleuve - la ville de Gusu. Les maisons dorment au bord de l'eau. Dans l'ancien palais, peu de lieux délaissés. Près du port, tant de ponts minuscules.