Le qi gong
Qi gong, ça veut dire quoi ?
Ça se prononce «tchi kong» et c'est l'association de deux idéogrammes signifiants : «souffle, énergie» (qi) et «oeuvre, travail» (gong), le tout désignant le «travail de l'énergie», la «mise en oeuvre des souffles».
Art martial, sport ou médecine ?
C'est une gymnastique de santé. Un ensemble d'exercices pour entretenir la souplesse, retrouver du tonus en améliorant la circulation de l'énergie. «Ce n'est ni un sport ni un art martial : on ne recherche pas la performance, il n'y a ni lutte ni compétition», explique Dominique Casaÿs, kinésithérapeute, président de la Fédération européenne de qi gong et cofondateur du centre de culture chinoise les Temps du corps à Paris. «Ce n'est pas non plus de la médecine. C'est un outil de bien-être et de prévention, de prise en charge de sa santé par soi-même.» D'ailleurs, cette pratique est remboursée en Allemagne et en Suisse.
Qi gong ou taï chi ?
Tous deux travaillent sur l'énergie. «Le qi gong est beaucoup plus ancien. Ses origines remontent à quelques millénaires alors que le taï chi est né au XVIIe siècle de la fusion entre des techniques d'arts martiaux et de qi gong», précise Dominique Casaÿs. Letaï chi est un art martial interne, qui utilise de longs enchaînements de multiples mouvements. «Le qi gong, lui, est un travail de l'énergie moins codifié, il regroupe entre 500 et 1 000 méthodes selon le but recherché : on peut faire un qi gong pour se sentir bien, lutter contre le stress, améliorer sa vue, prévenir le mal de dos ou comme entraînement pour un art martial» Le qi gong en Chine ? Dans les années 50-60, la redécouverte du qi gong est encouragée par Mao comme moyen de prévention et d'entretien de la santé. Avec la Révolution culturelle, le qi gong, considéré comme relevant de la superstition, est interdit. Il réapparaît à la fin des années 70. Mais, peu à peu, la secte Falun Gong infiltre le qi gong et s'approprie les cours. En 1998, le gouvernement chinois, qui veut mettre fin aux agissements de la secte, l'interdit complètement. Aujourd'hui à nouveau autorisé, il est encadré par deux organismes : l'un pour les méthodes de bien-être ; l'autre pour le qi gong thérapeutique, enseigné dans les facs de médecine.
Une séance ?
Sur la base des méridiens et points d'acuponcture, le qi gong stimule le fonctionnement organique et mobilise l'énergie. Après un échauffement, suit une gamme de mouvements simples, souples et lents, ainsi que des postures d'enracinement. Afin d'harmoniser corps et esprit. «Le rythme est lent car plus on est dans la lenteur plus on va dans la profondeur, souligne Dominique Casaÿs. On n'est pas du tout obligé de mémoriser les mouvements, on peut simplement suivre le professeur. Dès le premier cours, on observe un résultat. On se sent mieux.»