Dunhuang, "la tour de guet flamboyante", est connue pour les Grottes de Mogao situées en bordure du désert de Gobi, à 25 kms au sud-est de la ville. Près de 500 cavités ont été creusées entre les IVe et XIVe siècles dans les parois verticales des collines de Mingsha (Sables chantants); elles sont toutes orientées vers l'est et abritent l'ensemble le plus riche du monde de peintures, de manuscrits et de statues bouddhiques. Situées dans une minuscule oasis blottie contre le versant ouest d'une vallée escarpée, les grottes sont cachées à la vue jusqu'à ce qu'on se trouve directement devant elles. Le contraste entre cette vallée verte et le désert qui l'entoure est frappant. La grotte 96, précéde d'une imposante structure de bois à 9 étages en forme de pagode, renferme une statue géante de Bouddha haute de 36m. Une quarantaine de grottes sont visitables. Le lieu compta jusqu'à 18 monastères en activité et plus d'un millier de grottes; la congrégation regroupa 1400 moines et nonnes. Du fait de son isolement géographique et de son occupation par les forces tibétaines, le site fut préservé de la persécution lorsqu'un édit impérial datant de 845 ordonna la destruction de 40.000 temples et le retour à la laïcité de plusieurs centaines de milliers de religieux.
Dunhuang fut occupée par les chinois au IIe siècle qui prolongèrent la Grande Muraille jusque-là et vers l'ouest dans le désert par une ligne de tours de guet fortifiées. La ville comptait alors 76.000 habitants et était alors une base clé pour les caravanes qui entreprenaient un voyage de 30 jours sur la route de la soie sud; pour ceux qui arrivaient de l'ouest, les remparts de Dunhuang signifiaient sécurité et confort. Les premières grottes bouddhiques furent construites par les marchands et autres voyageurs pour assurer leur protection dans le désert et pour exprimer leur gratitude pour les dangers surmontés.